Les phrases suivantes sont extraites d’un article du Soir (13 juin 2023) consacré aux poursuites judiciaires contre Trump et rédigé comme un verdict :
« Les risques de violence politique grandissent après l’inculpation fédérale de Donald Trump »
« Les inconditionnels de Donald Trump n’ont jamais apprécié que l’ancien président des Etats-Unis soit traqué par la justice »
« Depuis la notification du procureur spécial Jack Smith, jeudi 8 juin au soir, la trumposphère écume de rage."
« Dans le camp républicain, des voix s’élèvent qui appellent à la violence et à l’insurrection armée en vue de la convocation judiciaire de Donald Trump, mardi, à Miami»
« Les autres enquêtes qui visent l’ancien président américain... »
La liste de ces enquêtes contre Trump néglige le fait que la plupart se sont révélées être de purs montages politiques, soutenus par les institutions supposées défendre la démocratie américaine (FBI, CIA...) par ceux qui curieusement, de nos jours, se situent principalement à gauche.
La dernière inculpation pour confiscation de documents présidentiels, dissimulation d’archives présidentielles et obstruction à la justice, n’échappe sans doute pas à ce scénario. En effet, la loi sur les archives présidentielles (Presidential Records Act), dit en substance que le président sortant peut emmener les documents qu’il veut, classifiés ou non : Bush l'a fait, comme Clinton, Obama ou Trump.
Quoi qu’il en soit, ceux qui croient à la culpabilité de Trump dans la série interminable de poursuites intentées contre lui, devraient se réjouir du fait que le Justice finisse nécessairement par avoir la peau de ce criminel d’envergure. Mais on sent que cela ne suffit pas. D'abord en raison de la faiblesse des accusations sous-jacentes, qui ont peu de chance d'aboutir à une condamnation qui de toute façon ne l'empêcherait pas de se présenter à la Présidence, ni même de l'exercer.
Ensuite, les poursuites contre Trump sont ressenties par ses partisans comme une persécution qui renforce leur soutien (des millions de dollars d'aide électorale ont afflué sur son compte lors de sa précédente inculpation à New York). Des sondages montrent même qu'elles augmentent sa base électorale.
Rien à attendre rationnellement de ces montages judiciaires. Le fantasme des ennemis de Trump - qui le désignent jour après jour comme un danger pour la démocratie et la paix mondiale - c'est de l'écrabouiller comme un nuisible (« le cafard orange » comme l'appelait un de mes amis).
On sent poindre dans ces anticipations impatientes et haineuses une atmosphère à la Bonnie and Clyde, un rêve d’une liquidation sanglante, dont on pourrait attribuer la cause à la victime elle-même.
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