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L’Observatoire wokiste de l’UCL

Marc Reisinger

Deux « chercheur.euse.s » de l’UCL, Clémence Petit et Louis Escouflaire, ont publié un article de soutien militant à la journaliste Myriam Leroy, qui se prétend victime d’un groupe de harceleurs sexistes, alors que c’est elle qui n’arrête pas de lancer des procédures contre eux (dont elle perd la plupart). Elle n’a pas hésité à voler une conversation Messenger privée et à la livrer à deux cherchereuses, qui en ont tiré, sans scrupules, un échantillon de science wokiste, intitulé : « Analyse sociolinguistique du corpus Jupiler League du Lol » – sous l’étiquette de l’Observatoire de Recherche sur les Médias et le Journalisme de l’Université Catholique de Louvain.


Vrai de loin mais loin d’être vrai


Ceci m’a rappelé que l’Observatoire, créé en 1991 et nommé à l’origine Observatoire du récit médiatique, avait produit en 1999 un ouvrage intitulé « L’Affaire Dutroux et les médias » qui se voulait un bilan objectif de l’affaire. Avec une neutralité de façade, le directeur de l’Observatoire, Benoît Grévisse, distinguait deux « pools » de journalistes opposés, baptisés «rationalistes critiques » et « compassionnels militants ». Le choix des mots révèle en lui-même une prise de parti. Quel journaliste ne se voudrait pas rationaliste ? L’étude était aussi biaisée à la base parce qu’elle prenait l’opinion de ceux qu’elle nommait « rationalistes critiques » pour vraie.

Le point central de l’étude évoquait, à propos des réseaux pédo-criminels :


La mise en scène que certains médias ont offert aux fantasmes de X1, sans avoir interrogé les parents de Christine Van Hees, la victime de la champignonnière, dont le témoignage confondit pourtant Regina Louf. 


Phrase qui faisait référence à un article du quotidien La DH affirmant que la mère de Christine avait « piégé Regina Louf », en lui demandant si Christine lui avait parlé du voyage qu’elle avait fait au Canada peu avant sa mort. Regina aurait répondu positivement, alors que Christine n’a jamais mis les pieds au Canada. CQFD


Or ceci est un parfait exemple de désinformation, puisque le procès-verbal (PV 151.206 du 3 mars 1998) de la confrontation (qui a été filmée avant d’être retranscrite) entre Regina Louf et les parents Van Hees indique exactement le contraire :


- Mme VAN HEES : Entretemps, elle a fait un grand voyage au Canada. N’en a-t-elle jamais parlé ?

- Regina LOUF : Je ne pense pas que nous ayons jamais eu la chance de parler de ces choses.


Regina n’a jamais entendu Christine parler du Canada. Elle n’a donc pas été piégée, comme la science universitaire le prétend.


La distinction entre « journalistes compassionnels » et « journalistes critiques » sur laquelle repose toute l’étude, ne peut jamais être établie indépendamment de la connaissance des faits. Rappelons incidemment que les négationnistes du génocide des Juifs prétendaient s’appuyer sur la même distinction en affirmant que les « preuves matérielles » de l’holocauste n’étaient pas suffisamment établies. Ils se présentaient comme des journalistes ou des historiens « critiques ».


Distinguer les journalistes « critiques » et « compassionnels » sans vérifier les faits n’est que de l’idéologie déguisée en science. Vrai de loin mais loin d’être vrai. Un observatoire n’a pas pour but de voir de loin, mais de se donner les moyens de rapprocher son objet. Avec leur analyse wokiste les deux jeunes chercheurs de l’Observatoire prolongent malheureusement une certaine tradition…


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